Sortir du burn-out

Sortir du burn-out

En mars dernier est sorti ce qui était présenté par France Info comme la première étude sur le burn-out parental [1]. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’on en parlait.

Burn-out maternel, tel était le sous-titre de l’ouvrage de Violaine Guéritault, paru en 2005 [2]. Psychologue de formation, consultante en entreprise sur les thèmes du burn-out et du stress au travail et aussi… mère de deux enfants, elle y montrait que si être mère est un bonheur immense, c’est aussi une situation « à risque » qui expose les femmes à une intense fatigue physique et émotionnelle, et peut les amener à cet épuisement qu’est le burn-out.

Elle identifiait plusieurs caractéristiques du « travail de mère » pouvant l’expliquer : haut niveau de responsabilité 24 heures sur 24 et 365 jours par an, multitude de stress, partage des tâches très rarement équitable dans le couple parental, tâches répétitives, priorités mal définies, absence de formation, contraintes de temps, absence de contrôle, situations imprévisibles, absence de reconnaissance, etc.

Quelques années plus tard, Stéphanie Allenou publiait Mère épuisée [3], et ces derniers temps, les écrits et témoignages se sont multipliés sur ce thème, notamment sur ce qu’on nomme la charge mentale [4] qui pèse sur les mères et participe des causes du burn-out.

En fait, l’étude citée au début, réalisée conjointement par la Mutualité chrétienne et l’UCLouvain (Belgique), est la première à se pencher sur la prise en charge spécifique du burn-out parental, sur ce qui marche pour le prévenir et/ou en sortir [5].

D’après l’étude, la solution la plus efficace est d’abord d’identifier le problème, et ensuite de participer à des groupes de parole avec d’autres parents.

« Deux types d’interventions de groupe ont été testées par des groupes différents. D’une part, une intervention dite “structurée” dont l’objectif est de rééquilibrer la balance stress/ressources du parent en allégeant les facteurs de stress et/ou en optimisant ses ressources. D’autre part, une intervention de type “groupe de parole”, plus libre, dans laquelle les parents sont invités à répondre à des questions ouvertes afin d’extérioriser leur souffrance, de mieux la comprendre et la soulager avec l’aide du groupe, tout en suivant des thématiques préétablies. Dans ce cas-ci, l’objectif est d’amener les parents à trouver leurs propres solutions. » Les deux types d’interventions ont fait régresser les symptômes de burn-out respectivement de 32 et 22 %.

Alors vive les groupes de mères (et pères) !

Éditorial du n° 120 d’Allaiter aujourd’hui !

[1] « « On l’a attendu pendant neuf mois et quand il est là, on regrette » : comment le burn-out parental a bouleversé leur vie »
[2] Elle a fait une conférence sur le sujet lors d’un congrès de LLL France.
[3] Les Liens qui Libèrent, 2011.
[4] Voir par exemple la BD d’Emma « Fallait demander » et une plate-forme pour éviter le burn-out : Les Fabuleuses au foyer.
[5] « Sortir du burn-out parental, c’est possible »

À savoir : Les Américains ont chiffré le salaire virtuel d’une mère au foyer : elle gagnerait 138 095 dollars par an si elle était rémunérée pour toutes les heures (92 par semaine en moyenne) passées à réaliser des tâches très diverses : femme de ménage, aide maternelle, cuisinière, technicienne de machine à laver, concierge, opératrice d’ordinateur, gérante d’un bâtiment, conductrice, PDG et psychologue… D’après cette étude, ce serait 6400 euros par mois.

Voir aussi Les alloparents, c’est quoi ? ça sert à quoi ?

 

A propos de l'auteur

Claude Didierjean-Jouveau

Animatrice de La Leche League France, rédactrice en chef de la revue "Allaiter aujourd'hui !" Auteur de plusieurs ouvrages sur l'allaitement, la naissance et le maternage.

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