Réflexions sur le sevrage

Réflexions sur le sevrage

Intervention aux Journées de l’association Bien-traitance – Formations et recherches, 25 septembre 2014.

Je voudrais parler aujourd’hui du sevrage du sein, et de la façon dont il est vu dans différentes cultures, par les psys, et par les mères. Et montrer qu’il n’est pas obligatoirement la coupure nette et brutale qu’y voient certains, mais qu’il peut être une transition douce entre un âge de la vie et le suivant.

Le mot sevrage

Il serait bon tout d’abord de savoir ce qu’on entend par le mot sevrage. Et déjà là, tout le monde n’est pas d’accord. Dans le Petit Larousse, à sevrage on lit : « action de sevrer un enfant, fait d’être sevré », et à sevrer : « cesser l’allaitement d’un enfant pour lui donner une alimentation plus solide ». Dans le Petit Robert, le sevrage, c’est le fait de « cesser progressivement d’allaiter ».
Étymologiquement, le mot vient du vieux français « sèvre-ment », provenant lui-même du latin « separare » qui signifie « séparer ». Dans la littérature sur l’allaitement, on définit le sevrage tantôt comme l’arrêt total de l’allaitement (l’âge du sevrage est alors donné par le moment de la « dernière tétée »), tantôt comme la période (qui peut s’étaler sur des mois voire des années) pendant laquelle l’enfant passe progressivement d’un allaitement exclusif à la nourriture solide.
Comme le dit Ted Greiner, « le mot sevrage recouvre quatre pratiques distinctes : l’offre à l’enfant d’autres aliments dans des quantités n’étant pas censées avoir un impact nutritionnel réel ; le don d’aliments dans un but nutritionnel, parallèlement à la poursuite de l’allaitement ; le remplacement des tétées par d’autres aliments ; la cessation totale de l’allaitement ».
Et n’oublions pas que les autres acceptions du mot sevrage signifient arriver à se passer de quelque chose de mauvais : sevrage du tabac ou autre drogue… Dans l’insistance de certains à vouloir que les enfants se sèvrent du sein, n’y aurait-il pas quelque part l’idée que l’allaitement est une drogue dangereuse dont il est impératif de désintoxiquer aussi bien l’enfant que la mère, car ils y trouveraient un plaisir coupable ?!

Dans les sociétés traditionnelles

Beaucoup de cultures traditionnelles ont préconisé – et préconisent encore – des manières de sevrer brutales et définitives, qui tiennent vraiment de la séparation, de l’arrachement.
Chez les Woloffs, par exemple, l’enfant était emmené un « beau » matin par son père dans un autre village où on lui donnait de la nourriture. Il perdait d’un coup et le sein et sa mère.
Il y a aussi toutes les méthodes qui consistent à dégoûter l’enfant du sein grâce à un produit appliqué sur les mamelons : certaines populations tunisiennes utilisent le suc amer de l’Aloe vera. D’autres peuples, notamment en Amérique latine, utilisent le piment. En France, on a entendu parler de la moutarde pour cet usage.
On parle aussi de « maquiller » le sein (par exemple avec du charbon de bois) pour en faire une face grimaçante destinée à effrayer l’enfant.
Mais pourquoi, dans ces sociétés, vouloir à toute force que l’allaitement s’arrête à un moment donné, quitte à finir cette belle relation sur une note aussi noire et négative ?
C’est que plein de fantasmes circulent sur ce qui pourrait arriver si l’enfant continuait à téter après tel ou tel âge.
Ainsi, « Les premiers chrétiens croyaient à l’idée superstitieuse selon laquelle redonner le sein à un enfant ayant déjà été sevré le transformait obligatoirement en futur blasphémateur (…) Au XVIIIe siècle, le chevalier de la Barre, 19 ans, sera décapité pour ne pas avoir salué une procession (…) À cette occasion, l’ancienne superstition refit surface, et circula dans Paris le bruit qu’enfant, sa nourrice l’avait repris au sein après l’avoir sevré trop tôt. » (Martin Monestier, Les seins. Encyclopédie historique et bizarre des gorges…, Le Cherche Midi, 2001).
Dans les pays musulmans, on pense que le Coran enjoint d’allaiter deux ans, mais surtout pas plus. Alors que rien dans le texte n’interdit d’aller au-delà, des femmes se voient enjoindre par leur mari de sevrer leur enfant parce qu’il va avoir 2 ans.

Les « ratés » du sevrage

Même si c’est généralement à des âges plus précoces, beaucoup de psys enjoignent eux aussi de sevrer faute de quoi toutes les catastrophes peuvent arriver.
Par exemple, pour Joëlle Lighezzolo, Floriane Boubou, Céline Souillot et Claude de Tychey, auteures d’un article intitulé « Allaitement prolongé et ratés du sevrage : réflexions psychodynamiques », paru en 2005 dans la revue Cliniques méditerranéennes, l’allaitement prolongé signe un raté du sevrage et ne peut être que la manifestation d’une relation pathologique entre la mère et l’enfant.
Elles en appellent à Dolto, et je vais les citer assez longuement, car elles sont très représentatives d’un certain discours psy sur le sevrage et l’allaitement long :
« Nous pensons également que les autres déterminants d’un sevrage « symboligène » ne sont nullement respectés en cas d’allaitement prolongé.
Dolto (1984) les pose de manière précise :

  • la possibilité d’accepter pour la mère le renoncement au plaisir du corps à corps pour le remplacer par un plaisir à distance, médiatisé par le langage et reposant sur le plaisir des échanges langagiers partagés au moment où le bébé est le plus sensible à l’environnement externe, c’est-à-dire juste après la tétée, en nommant les objets qui l’environnent, en multipliant les imitations de vocalises qu’il émet… Il est manifeste ici que ce type d’échanges sera plus réduit si la mère privilégie le corps à corps et les plaisirs associés au contact tactile (toucher, caresser, embrasser le bébé). Continuer à lui donner son sein au lieu de lui parler ne permet pas selon Dolto de castrer « la langue du téton » ;
  • la possibilité de multiplier les échanges ludiques langagiers en lieu et place du plaisir du corps à corps […]

Les indicateurs cliniques d’un raté du sevrage lié aux conditions que nous venons d’évoquer sont alors transparents sur un plan clinique et peuvent s’exprimer de manière diversifiée. Nous soulignerons ici :

  • les difficultés alimentaires lorsqu’elles surviennent ou sont majorées après le retrait du sein ;
  • les difficultés d’apprentissage de la parole ;
  • les troubles du sommeil lorsqu’ils commencent à apparaître de façon concomitante au sevrage ;
  • le déclenchement d’une maladie somatique immédiatement après le premier accueil en crèche ou en nourrice ;
  • le recours itératif à la succion du pouce ou de l’index qui cesse selon nous d’avoir une valeur positive de moment de repli en termes d’auto-apaisement lorsqu’il devient un besoin presque constant du jeune enfant ;
  • l’incapacité du bébé à gazouiller au réveil après une période de sommeil. Le gazouillis et les vocalises expriment sa capacité à entrer en dialogue avec une mère représentée au niveau imaginaire, à halluciner le sein et la présence maternelle pendant un temps avant que le besoin ne se fasse sentir trop fortement. Un bébé resté prisonnier de la relation de corps à corps sera incapable de supporter même un temps court l’absence de la mère, et recherchera immédiatement son rétablissement en pleurant, ne rétablissant une sécurité que par l’agrippement et le portage. Ce dernier devient alors un mode d’interaction privilégié entre lui et sa mère (ou le substitut) ;
  • le besoin permanent chez l’enfant plus âgé de solliciter le portage de manière particulièrement tyrannique avec l’effet pervers chez les figures parentales d’y répondre, traduisant clairement l’incapacité de l’enfant en développement d’accepter le renoncement au corps à corps… »

D’une façon plus brute de décoffrage, c’est Marcel Rufo qui, dans une interview à Elle (25 avril 2005) déclare : « De la naissance à 6 mois, il faut que la mère soit au plus près du bébé. Mais l’allaitement, s’il est choisi, ne devrait pas se poursuivre au-delà. Allaiter plus de six mois, quand l’enfant commence à avoir des dents, cela me pose question. Quand le sein a retrouvé sa fonction érotique, il ne se partage pas ! Ou alors, c’est qu’il y a érotisation de l’allaitement. »
Ou Jean-Pierre Winter qui, à un colloque de la Cause des bébés sur « l’art de nourrir les bébés » (Montrouge, février 2005), accusait les mères allaitant longtemps de mettre leur enfant à leur « service sexuel ».
Pourtant, Freud lui-même ne s’alarmait pas d’un allaitement prolongé et ne donnait pas de date butoir pour le sevrage. Dans son ouvrage datant de 1905, Trois essais sur la théorie sexuelle, il écrit : « Puis le besoin de répétition de la satisfaction sexuelle se sépare du besoin de nutrition, séparation qui est inévitable au moment où les dents font leur apparition et où la nourriture n’est plus exclusivement tétée, mais mâchée. » Et plus loin : « À une certaine époque de l’enfance, après le temps de l’allaitement, habituellement avant la quatrième année, la pulsion sexuelle de cette zone génitale a coutume de se réveiller et de subsister à nouveau quelque temps jusqu’à ce qu’elle subisse une nouvelle répression ou de se maintenir sans interruption. »
On comprend qu’au moment où les dents font leur apparition, les enfants commencent la diversification, et l’allaitement n’est ainsi plus exclusif. Et que le temps de l’allaitement prend fin habituellement avant la quatrième année.

Je voudrais également citer le psychothérapeute américain Alexander Lowen, qui s’inscrit en faux contre la vision du sevrage comme une coupure nécessaire, un arrachement de l’enfant du sein de la mère. Il écrit dans son ouvrage La Dépression nerveuse et le corps (1977) : « La difficulté, là encore, consiste à définir le « normal ». Dans une civilisation qui renonce à l’allaitement naturel ou qui se limite aux trois, six, neuf premiers mois, le développement « normal » d’un enfant passe en effet par toutes les phases dont nous venons de parler : frustration – colère – perte. Mais les nourrissons qui ont accès au sein maternel au gré de leurs besoins et aussi longtemps qu’ils le désirent, ceux-là ne passent pas par ce stade de « rapacité insatiable, fantasmes destructeurs, pulsions d’agressivité » dirigées contre cette source de plaisir. Si l’enfant l’a à sa disposition pendant environ trois ans, ce qui est à mon avis le temps requis pour combler ses besoins fondamentaux, le sevrage ne provoque alors guère de traumatisme puisque la perte de ce plaisir est contrebalancée par les nombreux autres plaisirs que l’enfant découvre à ce moment-là. »

Enfin, je voudrais lire un morceau d’interview que j’avais faite en 2004 de Michel Soulé. Je lui avais notamment posé la question : « Si l’on parle de l’arrêt de l’allaitement, que pensez-vous de la vision très noire du sevrage véhiculée dans les écrits psys, qui parlent par exemple d’un « temps de frustration extrême, de séparation […] ressenti comme un traumatisme ou compris comme une punition, des représailles aux attaques de haine de l’enfant » ? Pour moi, cela renvoie à une forme particulière de sevrage, précoce et brutal, et pas du tout à un sevrage progressif, où l’enfant se détache du sein à son rythme à mesure qu’il grandit.
Voici sa réponse : « Je trouve cette définition effectivement caricaturale. Elle s’inspire de la pensée de Melanie Klein, où le sein n’est pas le sein réel mais un sein mythique. Quand on parle de « bon sein », de « mauvais sein », des « attaques contre le sein », de la peur d’une « contre-attaque du sein », c’est de la théorie, ce n’est pas basé sur la vie objective, ce n’est pas vraiment ce qui se passe dans la réalité quotidienne du vécu maternel et du vécu de l’enfant. »

Le sevrage « naturel »

Les études anthropologiques semblent indiquer que, pendant la majeure partie de notre histoire, les enfants ont été allaités pendant 2 à 7 ans. Ce qui indique une marge importante pour le moment de la « dernière » tétée.
De même que les enfants commencent à marcher, à parler, à être propres, à des âges différents, ils peuvent se sevrer « naturellement » à des âges très différents et à des rythmes très différents.
Tant qu’on ne l’a pas vécu, il est très difficile de « croire » au sevrage naturel. Quand on voit son petit téter avec avidité plusieurs fois par jour, comment imaginer qu’il puisse de lui-même, un jour, abandonner ce plaisir ?
Dans une société où l’on n’imagine pas de laisser l’enfant grandir à son rythme, où l’on se croit obligé de lui apprendre à dormir, de lui apprendre à parler, de lui apprendre à marcher, de lui apprendre la propreté, comment imaginer lui laisser l’initiative du sevrage ?
Cela dit, le sevrage naturel ne signifie pas que la mère nie ses propres besoins et limites, et ne fait rien pour influencer le cours du processus. On a pu décrire le sevrage naturel comme une danse complexe entre mère et enfant. Parfois l’enfant mène la danse, parfois c’est la mère, et parfois ils bougent en parfaite harmonie. Souvent, le sevrage naturel combine les suggestions de la mère pour des étapes dans le sevrage et le fait que l’enfant soit prêt à les accepter.
Envisager un sevrage naturel, c’est certes se lancer dans une aventure dont on ne sait ni quand ni comment elle se terminera, ce qui peut être déstabilisant, voire angoissant. Mais c’est offrir à son enfant le cadeau magnifique d’une relation d’allaitement pleinement achevée, et en retirer soi-même un sentiment d’accomplissement ô combien précieux.

Ce qu’en disent les mères

Pour terminer, j’aimerais lire quelques témoignages écrits par des mères sur l’allaitement d’enfants de plus de 3 ans et la façon dont ça s’est terminé.
Vous verrez qu’on y trouve à la fois des arrêts nets à un certain âge, avec conscience nette du passage, de l’étape. Que ce soit d’ailleurs à l’initiative de la mère ou à celle de l’enfant.
Et des arrêts beaucoup plus insensibles, ce que j’appelle « en effilochage », sans qu’on se rende vraiment compte de la « dernière tétée ».
Mais dans les deux cas, on note la satisfaction profonde d’avoir été au bout de la relation d’allaitement, aussi bien chez la mère que chez l’enfant, la fierté de l’accomplissement, sans déchirement, sans regret, sans frustration.

J’ai proposé à Hélène de se sevrer pour Noël, un peu avant ses 4 ans. Elle était d’accord, mais le lendemain de Noël, cette résolution a été impossible à tenir. Comme a dit Simon, « tu vois, elle en a encore besoin ». Et même si j’avais vraiment envie d’arrêter, je ne voulais pas que ce soit une fin dans le conflit. On s’est donc fixé comme objectif de fin son quatrième anniversaire, et on s’y est tenu. Elle a même vécu ce cap comme un passage au stade de « grande ».
Quant à la dernière, alors même que j’aurais aimé arrêter avant, elle avait décidé de se sevrer « à 4 ans, comme Hélène », et c’est ce qu’elle a fait.
Et puis, le grand frère a commencé à parler d’arrêter de téter, parce qu’« un chevalier, ça ne tète pas ! » Ou est-ce mon petit Étienne qui a commencé lui-même, très tôt, à planifier ? Il a d’abord dit qu’à 3 ans, il ne tèterait plus, puis à 4 ans… Et le jour de ses 4 ans, il a effectivement tenu parole, et respecté l’engagement pris avec lui-même, et avec une telle fierté ! Comme l’entrée à l’école, il a vécu le sevrage comme une étape, un moment important sur le chemin de grandir. Ce sevrage-là, ça n’était pas celui du déchirement, mais celui de la fierté d’un accomplissement, et j’ai connu un grand bonheur d’avoir accompagné mon petit garçon jusque-là.
Pour l’anecdote, je n’ai connu aucune désaffection progressive, aucune augmentation des intervalles entre les tétées : Étienne est passé d’un allaitement intense (plusieurs fois par jour, avec trois ou quatre tétées nocturnes) à l’arrêt total, et aux nuits complètes, du jour au lendemain, le jour de ses 4 ans !

Un peu après ses 4 ans, il a passé une nuit avec ma sœur et son cousin au cours de laquelle il s’est endormi sans moi et donc sans téter. Ce n’était pas la première fois, mais le lendemain, il m’a annoncé de façon très solennelle : « Demain, c’est fini les titis ! Je suis grand maintenant. » Nous avons donc eu notre dernière tétée en sachant que c’était la dernière (même si, à ce moment-là, je n’étais qu’à moitié convaincue !), un grand moment inoubliable… Il s’est tenu à sa décision, même s’il a créé une option pour les jours un peu chagrin où il a le droit de poser sa tête sur ma poitrine pour faire ce qu’il appelle un « câlin titi »…
Nous avons fait une fête pour cette occasion où il a reçu des cadeaux, et il était très fier de lui.

Quand il a su que son cousin Aaron (4 ans) avait arrêté de téter et avait eu un cadeau et une fête de fin des tétées, mon fils a voulu arrêter lui aussi. C’était lui le plus grand, après tout ! Je n’étais pas très convaincue par ce sevrage par imitation, mais c’était le choix de Timéo et il s’y est tenu. Il était prêt, mon grand garçon.

Quelle différence entre sevrer à 3 mois et sevrer à 5 ans ? La différence, c’est une histoire d’épaisseur : comme il y a nécessairement plus de vécu en cinq ans qu’en trois mois, un sevrage à 5 ans, c’est comme une histoire en plusieurs tomes, ça a une épaisseur, la richesse de tout ce qui s’est vécu grâce à l’allaitement. Et surtout, ça n’a rien de brutal…
J’ai toujours pensé que le sevrage à n’importe quel âge serait dur, surtout pour moi, et me laisserait de la nostalgie. Fausse idée : l’allaitement s’est interrompu en points de suspension. Pas de « plus jamais », ni de « maintenant, c’est fini ! » J’ai d’ailleurs toujours du lait, et toujours la même petite coquine (5 ans ½ maintenant) amoureuse de mes seins, qui ne loupe jamais l’occasion de les effleurer et de me dire que c’est là que ma peau est la plus douce…
Un jour, elle a rêvé d’un petit veau qui était malheureux parce qu’il était sevré. Alors elle s’est mise sur Google, et a entré les mots « allaitement maternel + animaux ». Je l’ai laissée faire. Elle s’en souvient, elle me dit : « Ça m’avait fait pleurer, parce que j’étais petite. » Et à côté de moi qui tape, elle dit : « Ça me fait plus pleurer parce que j’ai grandi… » Moi, je me souviens qu’elle m’avait demandé qui décide, la vache ou le veau ? Aujourd’hui, à côté de moi, elle me dit : la vache. Cet été, je lui ai dit : « Un peu les deux en même temps : l’enfant qui a envie de grandir, la maman qui doit l’aider à grandir… »

Pour mon deuxième, l’allaitement a fini sans que je sache exactement quand, sans aucune frustration ni de sa part, ni de la mienne. À 3 ans ½, il tétait encore quelques minutes ou secondes le soir, puis se retournait pour s’endormir. À 4 ans révolus, c’était fini : gros câlin, et il se retournait pour s’endormir.
J’ai vraiment constaté que l’allaitement était fini un jour de fièvre et de pleurs où je ne savais plus quoi faire pour le calmer. J’ai essayé de lui proposer le sein, mais non, il ne savait plus téter, n’en voulait plus, ce n’était pas ça qui le soulageait ! Il ne cherche d’ailleurs pas du tout à reprendre.
L’allaitement est parti comme une brume qui se lève tout doucement, dont on ne sait pas si elle est tout à fait partie ou non. Tiens, on la voit encore au loin… et puis non, c’est parti, le paysage même au loin se voit clairement… Mais depuis quand précisément ?

Vous retrouverez tous ces témoignages, et bien d’autres encore, dans le hors-série d’Allaiter aujourd’hui L’allaitement quand il dure (longtemps).

A propos de l'auteur

Claude Didierjean-Jouveau

Animatrice de La Leche League France, rédactrice en chef de la revue "Allaiter aujourd'hui !" Auteur de plusieurs ouvrages sur l'allaitement, la naissance et le maternage.

1 commentaire

  1. Cecile

    Un grand merci pour cet article rassurant, sans jugement et plein de bon sens dans une société qui en manque cruellement.

    Maman d’eden , toujours allaité à 3 ans.

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