Grands-parents : petit vade-mecum des choses à ne pas faire

Grands-parents : petit vade-mecum des choses à ne pas faire

Extrait du (Nouvel) art d’être grand-parent

Au fil des pages et des nombreux témoignages qui précèdent, on a déjà pu voir quelles sont les erreurs à ne pas commettre, quelles sont les choses que les parents ne supportent pas de la part des grands-parents.
En voici une petite récapitulation, sans doute incomplète.

Revivre ses maternités

Bien sûr, il est normal que la venue d’un petit-enfant, surtout le premier, fasse remonter chez les futurs nouveaux grands-parents plein de souvenirs, heureux ou moins heureux, de leurs propres maternités et paternités.
Mais essayer de les plaquer sur ce que vivent leurs enfants devenant parents ne peut être que délétère. Dire par exemple : « Je n’ai pas pu allaiter, toi non plus tu ne pourras pas ; dans notre famille, les femmes n’ont pas de lait. » Ou : « Je ne comprends pas que tu veuilles accoucher sans péridurale ; moi, j’ai souffert le martyre, j’aurais bien aimé l’avoir ! » Ou encore : « Avec toi et tes frères, on n’a jamais eu de problème avec le sommeil : on vous posait dans votre berceau et c’était parti pour la nuit. »

S’immiscer dans le choix des prénoms

Autrefois, dans la France rurale par exemple, les grands-parents possédaient le pouvoir de nommer, de donner le nom, car ils étaient choisis comme parrains de leurs petits-enfants. Ils transmettaient ainsi le patrimoine social et symbolique de la lignée.
Aujourd’hui, ce sont bien les parents qui choisissent le prénom, et ils supportent généralement mal que leurs parents ou leurs beaux-parents donnent leur avis – non sollicité : « Amandine, c’est sympa, tu ne trouves pas ? », « pourquoi ne pas donner le prénom de ton grand-père ? », « Justin, c’est affreux, vous n’allez pas affubler votre enfant d’un tel prénom ! »

Donner son avis sur l’opportunité d’une nouvelle grossesse

Aussi ahurissant que cela paraisse, je connais plusieurs parents qui se sont vu reprocher par leurs parents ou beaux-parents d’avoir mis en route un nouveau bébé.
Cela part parfois d’un bon sentiment (les grands-parents peuvent par exemple s’inquiéter de voir la famille s’agrandir alors que sa situation économique est des plus précaires), mais je ne connais rien de pire que d’annoncer la bonne nouvelle d’un nouvel enfant à venir et de se recevoir une douche glacée de désapprobation…

S’imposer dès les premiers jours

Bien sûr, les grands-parents ont toujours hâte de rencontrer leur nouveau petit-enfant, mais certains parents préfèrent interdire les visites les premiers temps pour, dit une maman, « trouver un peu nos marques à trois, commencer à apprendre à nous connaître avant de voir la famille débarquer à la maison, avec ses conseils et ses idées sur la marche des choses ». Et c’est à respecter.

Vouloir à toute force pouponner le nouveau bébé

Les premiers temps après la naissance, l’aide dont ont besoin les nouveaux parents, ce n’est pas qu’on prenne en charge le bébé, mais qu’on assure l’intendance (courses, ménage…) et qu’on s’occupe des aînés, pour leur permettre de se consacrer au bébé. Bien sûr, il est moins gratifiant de passer la serpillière que de faire des guili-guili au nouveau-né, mais il faut vraiment résister à la tentation de prendre le bébé des bras de ses parents…
Cela dit, si ceux-ci le demandent parce que, à un moment donné, ils ont vraiment besoin d’un relais, il faut aussi savoir prendre le bébé en charge et offrir des « bras supplémentaires ».

Être intrusif, imposer sa présence

Autant les nouveaux parents peuvent avoir envie d’une aide, autant ils peuvent souffrir si cette aide (encore plus si elle n’a pas été sollicitée !) se transforme en une occupation permanente de leur territoire. Quand la mamie vient systématiquement tous les après-midis, on préférerait parfois qu’elle n’habite pas à trois maisons de là…

Faire à ses enfants ce qu’on a reproché à ses parents ou beaux-parents de faire quand on était de nouveaux parents et dont on a souffert

L’adage « ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais (ou n’aurais pas voulu) pas qu’on te fasse » est toujours valable !
Combien de nouveaux grands-parents qui se sont plaints en leur temps des critiques et intrusions de leurs parents et beaux-parents s’empressent d’agir à leur tour de la même façon avec leurs enfants…

Faire des comparaisons entre ses enfants et entre ses petits-enfants

Genre : « Ta sœur se débrouille beaucoup mieux que toi avec ses enfants », ou à l’inverse : « Je ne comprends pas pourquoi ton frère a des enfants aussi pénibles alors que les tiens sont si sages ». Ou ceci, adressé aux petits-enfants : « Ne fais pas le bébé, regarde ta petite cousine comme elle se tient bien. »
Même si certains pensent que la rivalité entre frères et sœurs n’est pas du tout une fatalité , il n’en reste pas moins que c’est un phénomène fréquent, qui peut durer au-delà de l’enfance et se réactiver quand ils deviennent parents à leur tour.
Cette rivalité peut se manifester de différentes façons, essentiellement par des critiques, explicites ou implicites, sur la façon dont l’autre agit avec ses enfants ou sur les enfants eux-mêmes.
Les grands-parents doivent à tout prix éviter d’entrer dans ce jeu et de prendre parti pour l’un ou pour l’autre, au risque de conséquences catastrophiques.
Ils doivent également essayer de ne pas favoriser les uns par rapport aux autres, même (et surtout) s’ils ont leurs préférences. Les fêtes familiales (Noël, anniversaires…) peuvent devenir, si l’on n’y prend garde, des chausse-trappes redoutables où éclatent les rancœurs passées (« Maman m’a toujours moins aimée que mon frère, et maintenant, elle aime moins mes enfants que les siens, elle leur fait de moins beaux cadeaux »…).

Se mettre en compétition avec les autres grands-parents

Cette compétition peut consister à offrir plus de cadeaux et des cadeaux plus chers que les autres grands-parents ; à décompter le nombre de jours où ceux-ci « ont eu » les petits-enfants ; à se plaindre que « pour Noël, ils vont encore chez sa mère à elle », etc. Une telle attitude ne peut que provoquer crispation et encore moins l’envie de venir…

Offrir quelque chose dont on n’est pas sûr que les parents ont besoin ou envie

Surtout si l’objet en question suppose un mode de puériculture contraire à ce que font les parents, car cela peut être vécu par eux comme une critique de ce qu’ils font. Exemple : offrir un lit à barreaux à des parents qui pratiquent le cododo.
Et même si cela part d’un bon sentiment et est reçu comme tel, c’est vraiment de l’argent gaspillé et un objet encombrant de plus. Les beaux-parents de Julie lui ont offert « un super landau, avec un fond en tissu tout blanc. C’était comme dans les livres ! Luka y est allé deux fois : quand ils sont venus chez nous ! Nous, on avait l’écharpe… »
Autre cas de figure, avec des enfants plus grands : les grands-parents qui offrent une console, alors que les parents ne veulent pas que l’enfant passe son temps sur les jeux vidéo…
En règle générale, l’achat de cadeaux bénéficie d’être réfléchi et fait en concertation avec les parents !

Saper systématiquement l’autorité des parents

Au-delà de cette histoire de cadeaux, les règles de vie choisies par les parents sont à respecter.
Même si, je l’ai dit plus haut, elles peuvent être légèrement différentes chez les grands-parents, il n’empêche qu’il n’est pas bon de systématiquement prendre le contre-pied des parents, surtout quand on est chez eux. Car c’est une façon insidieuse d’infantiliser ces derniers, et de pourrir leur relation avec leurs enfants. Comme le dit Cathy : « Je refuse que les grands-parents “repassent” derrière moi. Si nous, parents, avons autorisé quelque chose, les grands-parents n’ont pas à l’interdire (ni aucun autre membre de la famille), au moins chez nous. Une visite de la famille ne doit pas se transformer en inspection générale, ni en jugement dernier ! Quand on va chez eux, je conçois de renoncer à certaines habitudes, mais pas sur l’essentiel, donc évidemment pas sur l’allaitement, ni le cododo. C’est le genre de choses sur lesquelles je ne veux même pas discuter. Si l’entourage n’est pas d’accord, si ça les dérange, qu’ils me le disent franchement, et je n’irai plus les voir. S’ils veulent éviter ça, on parle d’autre chose. Ce n’est pas très magnanime, je sais. Mais c’est déjà pas toujours évident de se mettre d’accord entre les deux parents, alors si toute la famille et les copains commencent à vouloir donner leur avis, on n’est pas couché ! Et ça n’aide pas les enfants d’entendre des adultes critiquer la façon de faire de leurs parents. Les gens devraient réfléchir à ça : non seulement c’est irrespectueux envers les parents, mais c’est aussi nuisible pour l’enfant de faire ces réflexions devant lui. »

Transformer l’aide (financière ou autre) qu’on apporte à ses enfants en une dette qui pèse sur eux à tout jamais

Une variante du : « Après tout ce qu’on a fait pour toi… »
Une telle « aide » n’en est vraiment pas une !

Prendre ses petits-enfants pour des doudous

Les petits-enfants (comme les enfants d’ailleurs) ne sont pas là pour combler un manque affectif.

Exiger d’« avoir » ses petits-enfants

Cette volonté d’accaparement est d’autant plus malvenue que l’enfant est plus petit. Vouloir avoir pour la nuit, voire plusieurs jours, un bébé de 3 mois peut être une vraie violence si l’enfant n’y est pas prêt et que ses parents ne le sentent pas prêt.
Chez certains, elle peut correspondre à une envie de faire avec ses petits-enfants ce qu’on n’a pas pu/voulu faire avec ses enfants.
C’est ce que Caroline observe dans sa famille : « Ma mère aurait souhaité s’occuper de nous, mais ne l’a pas pu, pour diverses raisons. J’ai été gardée d’abord par ma grand-mère puis une nounou, et mes deux sœurs par des nounous. Aujourd’hui, je ressens très bien chez elle une envie de rattraper le temps perdu. Elle n’arrive pas à profiter du moment présent, et trouve toujours qu’elle ne voit pas ses petits-fils assez longtemps ni assez souvent. Au contraire, ma belle-mère, qui a arrêté de travailler jusqu’à ce que ses jumeaux entrent à l’école, puis a travaillé à mi-temps, s’éclate avec ses petits-fils et profite à fond de tous les instants passés avec eux. Pour tout dire, c’est nous qui trouvons parfois qu’elle ne les voit pas assez longtemps ni assez souvent… »
Même chose, mais en sens inverse, chez Julie : « Ma mère a eu quatre enfants et n’a jamais travaillé. Elle a eu pleinement le temps de s’en occuper, les a allaités jusqu’à 6 mois ; aujourd’hui, elle considère que son rôle, c’est de gâter les petits, pas de les avoir à plein temps. À l’inverse, ma belle-mère avait choisi de travailler, et son fils a surtout été élevé par sa grand-mère ; aujourd’hui, j’ai l’impression qu’elle veut s’approprier mon fils, retrouver en lui son propre fils. Plusieurs choses me gênent quand Jean va chez ses grands-parents paternels. La première, c’est l’envie très claire qu’ils ont de vouloir “avoir” leur petit-fils le plus souvent possible (et le plus tôt possible… dès les premiers mois). Toutes les occasions sont bonnes (nounou malade, vacances scolaires, vous devez repeindre l’entrée, ça vous fera un super week-end en amoureux…), et toujours sur le principe “ça va vous aider qu’on le prenne”. Je me sens souvent “contrainte”, et cela n’aide pas à me sentir en confiance. Leur volonté très forte également de “prolonger” ce séjour. Le premier séjour, au départ, il était question… d’une semaine, alors que Jean avait à peine 3 mois ! Et après son premier séjour, il était déjà question de “faire plus long la prochaine fois, car ça s’est bien passé”. Il en est toujours question. Il y a aussi le fait qu’ils ne demandent pas. Maintenant, c’est “on le prend quand, aux vacances de Noël ?” Je me sens totalement niée.
Je crois que je vivrais mieux la garde occasionnelle de Jean sans cela. Je pense même que j’aurais pu passer au-dessus de toutes nos différences, si je n’avais pas ce sentiment d’“appropriation” de leur part. Ils l’auraient sans doute moins longtemps mais plus souvent. Là, je freine de toutes mes forces, en réaction sans doute. »

Refuser son aide par principe

S’il y a des grands-parents qui veulent à toute force garder leurs petits-enfants alors que les parents sentent que ce n’est pas encore le moment, à l’inverse il peut y en avoir qui refusent de le faire alors que leurs enfants le leur demandent.
S’ils ne s’en sentent pas capables (par exemple, ils ne se sentent plus l’énergie de s’occuper d’un bambin très remuant), cela se comprend et peut être entendu par les parents. Mais s’ils refusent parce qu’ils estiment que l’enfant est trop petit pour quitter ses parents, même si c’est à juste titre, cela risque d’être mal pris par ceux-ci, car ressenti comme un jugement, une critique.
Mieux vaut sans doute accepter tout en proposant des aménagements : par exemple, la première fois, juste la soirée et pas toute la nuit, ou un jour au lieu de tout un week-end… Et voir comment les choses se passent.

Prendre la place des parents

Certains grands-parents sont tellement présents dans la vie de leurs petits-enfants qu’ils en deviennent envahissants et ne laissent pas leurs enfants devenir parents.
Être présent sans être intrusif, trouver sa juste place, tout cela fait partie de l’art d’être grand-parent. C’est bien ainsi que l’envisage Jeanne : « Je sais désormais qu’un jour prochain, je pourrai être utile à ma petite-fille : je voudrais construire avec elle une relation  d’amour et de confiance qui sera un plus dans sa vie. Un plus, car je sais bien que les parents ont le premier rôle. J’aimerais qu’une complicité nous unisse et que cette relation, complémentaire du rôle d’éducateurs des parents, puisse accompagner ceux-ci dans leur tâche parfois difficile. »
Il arrive malheureusement parfois que, pour une raison ou pour une autre, les parents soient incapables de jouer leur rôle. Et qu’au lieu d’être placés dans une famille d’accueil, les enfants soient élevés par leurs grands-parents.
Dans ce cas, il est encore plus important que les grands-parents restent les grands-parents et n’agissent pas comme s’ils étaient les parents, ou pire ne se fassent passer pour les parents. On connaît ces histoires d’enfants auxquels on a fait croire que leurs grands-parents étaient leurs parents, et leur mère biologique leur grande sœur. Et les dégâts engendrés par ce désordre dans l’ordre des générations, encore aggravés quand ils découvrent la vérité (voir par exemple l’acteur Jack Nicholson).

 

À voir : Entretien sur le lien inter-générationnel avec Valérie de Lire au monde

A propos de l'auteur

Claude Didierjean-Jouveau

Animatrice de La Leche League France, rédactrice en chef de la revue "Allaiter aujourd'hui !" Auteur de plusieurs ouvrages sur l'allaitement, la naissance et le maternage.

9 commentaires

  1. Lénah

    Bonjour Claude, je trouve que cet article fait bien le tour des situations qui se présentent avec certains grand-parents. Pour moi, j’ai eu un beau panel de ce que tu décris là. ça m’a fait du bien et ça m’a attristée en même temps de voir que les êtres humains refont partout les mêmes erreurs, parce qu’on se les transmets de génération en génération.

    Même après toutes ces années (mes enfants sont adultes à présent) ça m’a fait du bien de voir écrit noir sur blanc certaines choses que j’ai vécu. Une forme de reconnaissance.

    Je me souviendrais toujours des réactions de ma mère à l’annonce de mes grossesses.
    Le deuxième : déjà?
    Le troisième : encore?
    Pour le quatrième, j’ai préféré lui écrire une lettre! 🙂
    Parce que je me sentais trop blessée par ses remarques alors que j’aurais aimé partager avec elle ma joie d’attendre un petit.

    A moi de rester ouverte, respectueuse et attentive si un de mes enfants se décide à faire un tout-petit! 🙂 A ce moment-là, si ça arrive, je viendrais relire cet article!

  2. bS

    Il s’agit d’un article sur les valeurs morales. Très bien fait, mais pour lui donner du crédit, il faut faire référence aux sanctions pénales qui sont souvent oubliées par les citoyens, dont les grands parents. Les gens se souviennent uniquement de ce qui les avantage.
    Articles CODE PÉNAL (Partie Législative)
    Section 3 : Des atteintes à l’exercice de l’autorité parentale
    Article 227-5 et suivants ! avec les peines encourues, et là tout le monde reste à sa place.
    Enfin, depuis 2017, une association s’est ouverte pour dénoncer les dérives du droit des grands-parents par des ascendants toxiques voire maltraitants… ASSOCIATION LA DEVIVE 371-4

  3. Moka

    Juste pour dire que vous oubliez les propos blessants et pas assumés!

    Et aussi les actions qui montrent la différence entre petits-enfants.

    Ma belle-mère m’as dit que sa petite-fille sera toujours la préférée car elle est née la première. Et qu’elle est la fille de sa fille!

    Mon beau-père a dit à dit à une amie que sa petite-fille est la préférée car elle est la première!

    Quand je l’ai dit à mon conjoint, il a voulu une explication est :

    Ma belle-mère ne se souvient pas de me l’avoir dit.

    Mon beau-père dit que c’était une blague.

    Pour les différences qui sont montrées:

    33 photos de la petite fille( j’ai compté) à l’entrée, puis 7 de mon fils après ses deux mois après m’être discuter avec mon conjoint
    (Qui ne voyait rien d’anormal)

    Et les deux fois où nous avons fait une sortie.
    Et que mes beaux-parents ont porté un t-shirt avec la photo de la petite imprimée dessus.

  4. Moka

    Mes beaux-parents sont bizarres.

    Ils m’ont dit que leur petite-fille de 5 ans est la préférée car elle est née en premier.
    Et que c’est la fille de leur fille est c’est donc normal (pour eux)

    Après que mon bébé a 2 mois, toujours pas de photos chez eux. (33 photos de la petite rien qu’à l’entrée.) Pour mon conjoint rien d’anormal, donc je me suis discuté avec lui .

    L’ excuse de mes beaux-parents, c’est qu’il n’avait pas de photos ( celles qu’il recevait sur le portable ne peuvent pas être imprimées. mais pour celles de la petite, ils savent le faire.)

    Les deux sorties en famille que l’ont a fait avec eux, toujours un grand-parent qui portait un haut avec la photo imprimée dessus.

    Sans oublier mon beau-père qui a dit à une de mes amies que la petite est la préférée car elle est la première.

    Son excuse donnée à mon conjoint : c’était une blague.
    Ma belle-mère ne se souvient plus si elle me l’a dit.

    De l’ autre côté, ils disent aimer mon bébé, mais seulement quand leurs fils.

    Ne pas avoir peur d’aller voir un conseiller si votre conjoint a du mal à vous comprendre, car dur d’entendre qu’il laisse tout passer.

  5. Anne-Sophie D.

    Pour ma part j’attends mon premier enfant (qui sera aussi le tout premier bébé de mon côté de la famille ainsi que dans la famille de mon mari).

    Le petit (ou la petite) n’est même pas encore né(e) que déjà je suis limite en dépression car tout le monde se l’approprie alors qu’il(elle) n’est pas encore là.
    J’ai l’impression d’être prise pour un four et chacun y va de ses petites recommandations pour que surtout je fasse attention de ne pas « abîmer » ce petit être tellement attendu!
    (facile, c’est pas eux qui le portent et en ont l’entière responsabilité pour l’instant!)

    En bref, je comprends très clairement que pour eux je ne suis là que pour le leur pondre et une fois que ce sera fait, ils vont se jeter dessus comme des camés assoiffés d’avoir leur dose de bébé!

    J’ai bien tenté de leur expliquer comment je me sentais (car ils sont constamment en train de parler du bébé le bébé le bébé et encore le bébé…) et ils me font très clairement comprendre qu’ils ont l’intention de me le prendre le + possible dès qu’il / elle sera né(e) et j’ai essayé d’exprimer mon mal-être vis-à-vis de cela (surtout que nous n’avons pas du tout les mêmes visions des choses concernant des domaines essentiels dans la vie) mais ils n’en ont rien à faire que je leur exprime ce mal-être: ils continuent à me rabâcher « le bébé le bébé le bébé… on te le prendra… tu nous le confieras… etc »

    Au final à chaque fois ça m’effraie un peu + et je me renferme sur moi-même en me jurant que + on me dit ça et + je ferai en sorte de ne laisser personne l’approcher…
    Ok c’est autant mon enfant que leur petit-enfant (ou neveu / nièce) mais je trouve cette façon de faire vachement intrusive et extrêmement égoïste!
    Chacun ne pense qu’à ce qu’il veut sans se soucier de ce que la maman ressent alors que (sans vouloir me la péter) c’est quand-même un peu moi la base: si je vais mal, bébé le ressent et ira mal aussi… Et après ils seraient bien fichus de me dire que ce serait de ma faute s’il ne va pas bien!

    Autre point: mon mari et moi on souhaite ne pas avoir la moindre visite de qui que ce soit à la maternité (ni famille ni amis) ainsi que sur les jours qui suivent notre retour à la maison.
    Et bien ça, personne ne le comprend!
    On estime que ça va être un énorme chamboulement dans nos vies et qu’on aura besoin de s’isoler dans notre bulle, tranquillement, à notre rythme, sans que PERSONNE ne vienne perturber cela pendant environ les 15 premiers jours de vie de bébé.

    Et quand bien même on demanderait à tout le monde de nous foutre la paix pendant 1 mois entier, qu’est-ce que ça pourrait faire?
    C’est quand-même bien nous les parents!!!
    Après ils auront toute la vie pour le connaître, ce petit (ou cette petite).
    Ah, c’est sûr qu’un enfant qui grandit c’est moins craquant qu’un tout petit bébé que l’on peut manipuler comme un jouet car il ne peut pas se défendre!

    Encore autre chose: j’ai beaucoup de mal avec le fait que les gens lui fassent des bisous sur le visage et les mains, ou encore qu’ils ne se lavent pas les mains à chaque fois systématiquement avant de toucher bébé.
    J’aurais vraiment voulu instaurer ça pour le temps de son début de vie (genre les 3 premiers mois) et mon mari pense pareil.
    Mais comment aller leur expliquer ça quand ils ne comprennent déjà pas le reste?!

    Bref, résultat voilà:
    Je suis à moins de 2 mois de l’accouchement et je suis hyper stressée (pas cool pour bébé) tout ça à cause d’égoïstes qui ne sont pas capables de voir au-delà de leurs désirs et de comprendre ce qu’il y a de mieux pour la création du lien parent-enfant.
    C’est pas parce-que leurs proches ont agi comme ça avec eux il y a 30 ans (et que les gens agissent encore ainsi aujourd’hui) que ça leur donne le droit d’ignorer nos choix et de nous bousculer comme ça!

    Au final, moi qui voulais 2 ou 3 enfants à la base, et bien le premier n’est même pas encore né que je me dis déjà que ce sera le dernier!
    Hors de question d’avoir à revivre ça!
    C’est dingue de devoir affronter sa famille dans des moments comme ça lorsqu’ils devraient essayer de nous comprendre et nous aider à faire en sorte que tout se passe au mieux pour bébé et les parents (qui sont tout de même en première ligne sur le plan émotionnel dans cette aventure)…

  6. Elsa L.

    Je reconnais mes parents dans chacun des paragraphes (sauf le dernier) :'(

  7. kiwi

    Bonjour,

    Ma mère se montre peu intéressée par mon fils…alors qu´elle avait insisté pour être grand-mère…seul son statut social de grand-
    mère semble être important…no comment…

    Mes beaux-parents sont au contraire très demandeurs, mais sans cesse dans la remise en cause de notre autorité parentale..c´est pénible…

    Malgré de nombreuses discussions et le soutien de mon mari, les attitudes des grands-parents n´évoluent pas…jJ´ai le sentiment que les enjeux se situent ailleurs…

  8. Roselyne Duche-Bancel

    Indispensable récapitulatif !
    Je suis toujours marquée par la désapprobation de ma mère à l’annonce de ma troisième grossesse.
    Il y a des blessures qui s’atténuent avec le temps mais la tristesse peut demeurer…

  9. Marie

    Je suis une grand mère qui souffre car mon fils et ma belle fille se sont nourris de tous ces commentaires qui traînent sur internet et se sont sentis obligés de me faire la leçon sur ce que je dois faire ou pas dès la naissance. Je me sens rejetée, j’ai osé toucher ma petite-fille et dis que la promener un peu l’aiderait peut-être à moins pleurer. Je suis veuve et cette naissance m’avait remplie de joie et une semaine après la naissance, ces remarques et leçons m’ont abattue, blessée au plus profond. Du coup je reste dans mon coin sans nouvelles de leur part depuis un mois, voilà je ne dérange plus. Je suis d’une génération qui n’a pas eu de grands-parents, à la naissance de mes enfants je laissais couler les « bons conseils », je faisais comme je le sentais et comme je pouvais mais en aucun cas « remettre à sa place ». Cela m’a valu d’excellents rapport avec mon entourage.
    J’entends beaucoup autour de moi d’autres belles-mères qui souffrent des mêmes comportements. Attention, nous ne sommes pas toutes intrusives.

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