Attendre bébé autrement

Attendre bébé autrement

Article paru dans le magazine Alternative santé en 2009.

On ne saurait, en deux pages de magazine, être exhaustif sur un tel sujet. On se contentera donc ici de donner quelques exemples de la façon dont on peut attendre son bébé et en accoucher « autrement ».

Avant et pendant la grossesse, le moins de polluants possible

Pour certains, cela commence avant même la conception.
On connaît en effet les effets nocifs des polluants sur le développement du fœtus et la santé future de l’individu [1]. D’où l’idée d’essayer de « détoxifier » son organisme avant de mettre un bébé en route. C’est par exemple ce que propose Michel Odent avec sa « méthode accordéon », un programme préconceptionnel visant à éliminer le plus possible les toxines accumulées dans le corps [2].
Une fois enceinte, et sans pour autant devenir parano, on veillera à abaisser le plus possible son exposition aux polluants, que ce soit dans son alimentation, les produits qu’on respire (par exemple les produits ménagers) ou ceux qu’on applique sur sa peau. Savez-vous que l’Agence danoise de protection de l’environnement conseille aux femmes enceintes d’utiliser le moins possible de lotions et de produits cosmétiques, qui peuvent contenir des substances chimiques soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens ?

Les examens de la grossesse

La logique médicale actuelle voit dans la grossesse une situation à risque (tant pour la mère que pour le fœtus), à surveiller au maximum grâce à une kyrielle d’examens, d’analyses, de dosages… en inflation constante au fil des ans : d’après la sociologue allemande Eva Schindele, le nombre d’examens médicaux préventifs que subit la femme enceinte a augmenté de 500 % au cours des vingt dernières années !
À chaque femme donc de bien s’informer sur tous les examens qu’on lui propose (la plupart lui sont présentés comme obligatoires mais ne le sont pas), leur intérêt et leurs inconvénients. Et de décider en toute connaissance de cause [3].

Le suivi de la grossesse

Beaucoup de femmes se plaignent à juste titre du morcellement des tâches dans le suivi de la maternité, morcellement qui implique un très grand nombre d’intervenants et donc l’impossibilité de créer des liens personnels et privilégiés de confiance avec une personne donnée.
Il y a pourtant un remède à ce morcellement : l’« accompagnement global », proposé par un certain nombre de sages-femmes, où la femme est accompagnée, tout au long de la grossesse, de l’accouchement et des suites de couches, par la même personne.
L’accompagnement (non médical) peut également être fait par une doula, qui apporte des informations et un soutien matériel et émotionnel, différent et complémentaire de celui d’un professionnel de santé [4].

Le lieu où accoucher

Il est bon d’enquêter sur tous les lieux existants dans son coin : hôpitaux, cliniques, petites maternités, cliniques « ouvertes » (où des sages-femmes libérales ont accès au plateau technique et peuvent donc venir avec les femmes qu’elles ont suivies pendant leur grossesse), maisons de naissance, domicile (avec possibilité d’accueil dans une structure hospitalière en cas de problème)… De s’informer sur leurs pratiques, de connaître leurs chiffres (une clinique où il y a 45 % de césariennes est à fuir, sauf si on a envie d’en avoir une !), de voir comment ils réagissent à votre « projet de naissance », etc.
Bien choisir son lieu de naissance et les personnes qui seront là est en effet la meilleure façon de s’assurer que les conditions qu’on souhaite pour son accouchement (pas de déclenchement de convenance, pas d’accélération des contractions, liberté de mouvements et de positions, pas d’épisiotomie systématique, etc.) seront respectées.

Les suites de couches

Un lieu et des professionnels qui respectent la physiologie de l’accouchement ont plus de chances d’accueillir aussi respectueusement le nouveau-né. Il sera néanmoins utile de préciser ce qu’on souhaite (et ce qu’on ne souhaite pas !) pour le bébé dans le projet de naissance.
Quant à assurer à la nouvelle mère de vraies « suites de couches » telles que l’entend par exemple Bernadette de Gasquet [5], très rares sont les lieux où cela est pris en compte. Il faudra donc, si on le souhaite, organiser soi-même les choses.

 

[1] Des chercheurs flamands ont par exemple montré que le niveau des hormones thyroïdiennes, des substances essentielles au développement cognitif, est inversement proportionnel au niveau des PCB dans le cordon ombilical (intervention de Greet Schoeters au colloque « Environnement chimique, reproduction et développement de l’enfant », Paris, 25 novembre 2008).
[2] Voir ICI
[3] Voir Pour une naissance à visage humain.
[4] Voir l’association Doulas de France (www.doulas.info/) et le Centre de Formations à l’Accompagnement Périnatal (www.cefap-france.fr)
[5] Voir notamment son ouvrage Bébé est là, vive maman : les suites de couches (Robert Jauze, 2005) et le travail de « refermement » du bassin.

A propos de l'auteur

Claude Didierjean-Jouveau

Animatrice de La Leche League France, rédactrice en chef de la revue "Allaiter aujourd'hui !" Auteur de plusieurs ouvrages sur l'allaitement, la naissance et le maternage.

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