Pourquoi et comment l’allaitement facilite le maternage

Pourquoi et comment l’allaitement facilite le maternage

Extrait de Les 10 plus gros mensonges… sur l’allaitement (éditions Dangles, 2006)

Chez nous, les défenseurs de l’allaitement maternel se voient souvent accusés de vouloir « culpabiliser les femmes qui ne veulent ou ne peuvent allaiter » et les considérer comme de « moins bonnes », voire de « mauvaises » mères.
En réalité, ce qu’ils disent, s’appuyant pour cela sur les études scientifiques et l’expérience des mères, c’est que l’allaitement facilite le maternage, qu’il est plus facile de bien s’occuper de son bébé quand on l’allaite. Et donc, à la limite, que les femmes qui n’allaitent pas ont plus de mérite à pratiquer un bon maternage, puisqu’elles doivent le faire sans bénéficier de l’aide apportée par l’allaitement.
Comme l’écrivait Winnicott [1], « il n’y a pas de doute qu’une mère qui, pour une raison ou une autre, ne peut allaiter est capable de mener à bien la plus grande partie de cet établissement précoce d’une relation humaine en apportant, au moyen du biberon, une satisfaction instinctuelle au moment de l’excitation des tétées. Dans l’ensemble, néanmoins, il apparaît que les mères qui sont capables de nourrir au sein trouvent dans l’allaitement une expérience beaucoup plus riche pour elles-mêmes et cela peut contribuer à l’établissement précoce d’une relation telle qu’elle peut exister entre deux êtres humains ».
Je ne vais pas donc pas ici montrer en quoi une mère qui n’allaite pas peut être une mère tout à fait bonne, car cela va sans dire. Mais plutôt en quoi l’allaitement aide à être une mère « bonne », ou « suffisamment bonne » pour reprendre l’expression de Winnicott.

Un « bain d’hormones »

La première chose qui vient à l’esprit, c’est que lorsqu’une femme allaite, elle est comme « inondée » d’hormones, au premier chef la prolactine et l’ocytocine, qu’on a pu appeler « hormones de maternage ».
On s’est longtemps surtout intéressé à la prolactine, dont on a pu montrer que « partout où des mères ou des allomères sont motivées pour protéger ou nourrir des petits, on détecte la présence de forts taux de prolactine » [2]. De nombreuses expériences ont été faites chez les animaux, montrant que lorsque les mâles sont fortement impliqués dans le maternage, ils ont eux aussi des taux de prolactine élevés [3].
Depuis quelques années, on s’intéresse également beaucoup à l’ocytocine. Son étude occupe des chercheurs à plein temps, et les études la concernant rempliraient maintenant des pans entiers de bibliothèque [4]. Toutes ces études montrent que l’ocytocine – en plus de son rôle primordial dans la vie sexuelle et reproductive (orgasme, contractions de l’accouchement, réflexe d’éjection du lait) – est associée à la capacité d’entretenir des relations interpersonnelles de qualité ; c’est un médiateur des expériences émotionnelles dans les relations proches. Comme l’écrit Sarah Blaffer Hrdy, « l’hormone de la naissance rapide est aussi profondément impliquée dans des réponses plus subjectives – l’afflux de sensations douces qui envahissent la mère qui allaite, la levée des inhibitions lorsque deux mammifères sont assis côte à côte ou se toilettent mutuellement, ou lorsque des compagnons de longue date se serrent ou se frottent l’un contre l’autre. Les niveaux d’ocytocine montent chaque fois que quelqu’un reçoit un bon massage ».
Ces hormones aident donc à faire des soins au bébé quelque chose de plaisant et d’agréable. On sait également qu’elles aident la mère à être plus détendue, plus patiente. Il y a donc beaucoup moins de risques qu’elle se sente dépassée et énervée par les exigences du bébé et la disponibilité que cela suppose. Et donc beaucoup moins de risques qu’elle en arrive à le maltraiter parce qu’elle est excédée.
Et n’oublions pas que le bébé lui aussi baigne dans ce bain d’hormones, et que cela a des conséquences sur son comportement à lui aussi.

Un bébé gratifiant

Une des raisons pour lesquelles l’allaitement facilite le maternage tient en effet au fait qu’en règle générale, il est plus agréable de s’occuper d’un bébé allaité.
Par exemple, et cela va sans doute vous paraître bien trivial, toutes les mères qui allaitent vous parleront de la bonne odeur de leur bébé, du plaisir qu’elles ont à le renifler. L’odeur est clairement moins agréable quand le bébé est au biberon. Et que dire de la différence d’odeur des selles ?…
Par ailleurs, un bébé, surtout s’il est allaité exclusivement et à la demande, est beaucoup moins souvent malade. Quand on sait par exemple qu’un bébé allaité court deux fois moins de risque de souffrir d’une otite, on comprend qu’il soit plus facile et gratifiant de s’occuper d’un bébé allaité.
D’autant plus que les bébés allaités pleurent moins, soit qu’ils aient moins de raisons de pleurer (moins de maladies, moins de douleurs, moins de stress dus à la séparation…), soit que leurs éventuels malaises soient facilement calmés par la succion du sein.

La tétée, outil de maternage

La tétée est en effet un formidable outil de maternage, pour peu qu’on dépasse la vision qu’on en a encore souvent chez nous, à savoir une vision limitée à la nutrition et calquée sur les biberons : à tel âge tant de tétées par 24 heures, durant tant de minutes, au moins espacées de tant de temps ; tout le reste n’étant que du « tétouillage » à bannir absolument [5].
En fait, un bébé peut téter pour tout un tas de raisons, toutes valables : s’apaiser, se rassurer, soulager des coliques, s’endormir… Et à chaque fois, ce sont des pleurs en moins pour le bébé, et du stress en moins pour les parents.
Comme le dit Sarah Blaffer Hrdy, « depuis au moins cinquante millions d’années, les petits primates se sentent en sécurité en tétant dans la mesure où un bébé qui tète est un bébé dont la mère est à proximité. Un goût d’eau sucrée dans la bouche suscite un calme plus grand encore, parce que, pour un mammifère, ce goût sucré est associé au lait maternel » [6]. Les études récentes sur le pouvoir analgésique de la tétée au sein sont venues confirmer ce fait.

La proximité physique induite par l’allaitement

On sait que, dès la naissance, le contact rassure la mère et l’enfant. On décrit chez tous les petits mammifères un « cri de détresse à la séparation » (SDC = separation distress call) qui s’apaise dès que le contact physique avec la mère est rétabli. En fait, on peut dire, comme le Dr Bergman [7], que l’« habitat » naturel du bébé après la naissance, c’est le corps maternel. Quand on le sépare de cet « habitat », il a, comme tous les petits mammifères, cette « réaction de protestation-désespoir », qui aide à la survie en diminuant la dépense énergétique et la croissance, via une diminution du rythme cardiaque et de la température corporelle et une augmentation massive de la production d’hormones du stress. Une fois que la mère et le bébé sont réunis, le rythme cardiaque et la température corporelle du bébé remontent et les hormones du stress diminuent.
La recherche a montré que le contact peau à peau entre la mère et son bébé prématuré réduit la production d’hormones du stress de 74 % [8]. Et l’on sait que des taux élevés d’hormones du stress inhibent les fonctions intestinales, la digestion et la croissance.
Bien sûr, cette proximité physique, ce contact peau à peau peuvent exister même sans allaitement au sein. Mais étant donné la valorisation dans notre culture d’un maternage « distal » plutôt que « proximal », les bébés allaités au sein ont beaucoup plus de chances de bénéficier de cette proximité que les bébés nourris au biberon. Car le sein ne peut être donné à distance, contrairement au biberon qui peut l’être à distance de la longueur du bras (voire sans présence humaine quand on arrive à « caler » le biberon pour que le bébé le boive tout seul, voir les différents gadgets imaginés à cet effet : bras articulé, etc.).

Le développement des sens

Dans l’allaitement, ce sont tous les sens du bébé qui sont sollicités et développés, et qui aident à l’établissement des premiers liens entre la mère et l’enfant.

Le toucher

Lors des tétées, la stimulation cutanée que le bébé reçoit au contact du corps de sa mère, de sa chaleur et surtout les stimulations péri-orales (visage, nez, langue, bouche) sont importantes. On sait qu’elles améliorent les fonctions respiratoires et donc l’oxygénation du sang.
De plus, le contact peau à peau aide à la communication entre la mère et son bébé. Comme le dit Ashley Montagu : « Les premières perceptions s’organisent autour de la tétée, sources de multiples sensations cutanées et tactiles. Le mouvement des lèvres du nourrisson sur le sein de sa mère, les progrès qu’il fait en observant le visage et les yeux de sa mère, les mouvements des mains et des doigts qui explorent le corps de sa mère, toutes les sensations associées à ces expériences permettent au bébé d’établir un code […] À partir de la connaissance du corps de sa mère, le bébé peut émettre des signaux susceptibles de provoquer les réponses qu’il souhaite. » [9]

L’odorat et le goût

L’odorat est sans doute le sens qui est le plus développé et fonctionnel dès la naissance. De nombreuses études ont été faites sur le sujet.
Dès 1975, Macfarlane avait montré que des bébés allaités âgés de 6 jours préféraient un tampon imprégné de l’odeur du sein de leur mère et de son lait à un tampon d’une autre mère allaitante [10]. L’expérience a été maintes fois répétée depuis [11], notamment chez des bébés âgés de 2 à 7 jours [12], avec les mêmes résultats.
On a même montré que des nourrissons de quelques jours alimentés au lait industriel depuis leur naissance préféraient nettement respirer un tampon portant l’odeur d’un sein allaitant à un tampon portant l’odeur de leur lait industriel [13].
Il est vrai, on l’a montré, que le mamelon et l’aréole dégagent des odeurs semblables à celles du liquide amniotique, ce qui fait que le bébé posé sur le sein (ou mieux, qui rampe pour l’atteindre) tout de suite après la naissance, se retrouve immédiatement en terrain connu (sur ce sujet, voir De la succion intra-utérine à l’allaitement, quel continuum ?).

La vision

La vision du nouveau-né n’est pas encore au point, mais l’on sait qu’il accommode sur des objets placés à un peu plus de 20 cm, ce qui est la distance entre ses yeux et le visage de sa mère quand il est au sein. Et l’on connaît bien maintenant l’importance de ces échanges de regards pour l’établissement des premiers liens.

L’ouïe

On sait qu’in utero, le fœtus baigne dans les bruits internes du corps de la mère, à commencer par les bruits de son cœur. En position d’allaitement, tout contre le corps maternel, il va retrouver ces bruits à chaque tétée.

Styles d’allaitement

Une étude [14] a montré comment les tétées impliquaient que les mères interrompent leurs activités, s’assoient et interagissent avec leur bébé d’une manière intime. Cela est surtout vrai chez nous, où la tétée est un moment bien particulier.
Cela l’est sans doute moins dans les endroits où l’enfant, continuellement en contact avec sa mère, a un accès permanent au sein, que ce soit le jour ou la nuit. Mais dans ces cas-là également, l’enfant bénéficie énormément de cette proximité. Comme le dit Brazelton, « le fait d’être là, tout simplement, est tellement important. Sur les plateaux du Mexique où j’ai effectué des recherches, les mères interagissent rarement ou pas du tout face à face avec le bébé. Mais elles le portent toute la journée dans un serape. Elles lui donnent le sein jusqu’à soixante-dix à quatre-vingt-dix fois par jour. On peut dire qu’elles ″sont là″ pour le bébé ». [15]

Comportement de la mère et de l’enfant

Une étude comportementale faite en 1977 [16] sur 115 bébés âgés au départ de 7 jours à 3 semaines et suivis pendant dix-huit mois a montré que les bébés nourris au biberon s’orientaient, dans l’ensemble, moins vers la mère (ou une autre personne familière) que ceux nourris au sein. L’observation se faisait au cours d’une pesée. L’enfant était posé sur la balance et l’on notait s’il se tournait vers la personne familière ou non.
Les différences étaient à long terme et se retrouvaient au-delà des périodes où les enfants étaient nourris différemment. Il y avait un rapport entre ces différences et la longueur de la période d’allaitement. Certains résultats montraient que le comportement des mères vis-à-vis des bébés étaient différent selon qu’elles allaitaient ou non le bébé et suivant la longueur de la période d’allaitement : les mères qui avaient par la suite continué à allaiter leur bébé pendant au moins un mois, avaient plus fréquemment que les autres déposé le bébé de manière à ce qu’il se trouve face à face avec elles.

Une étude qui a comparé des femmes allaitantes et des femmes donnant le biberon a montré que les premières étaient plus attentives et plus sensibles à l’éventuelle détresse de leur enfant [17].

Grâce à l’imagerie médicale, une autre étude [18] a montré que le cerveau des femmes qui allaitent répond plus fortement aux cris de leur bébé : les régions liées au comportement de soin et d’empathie s’activent mieux chez elles que chez les femmes qui donnent le biberon.

Mères dépressives

L’allaitement peut aider une mère à être « suffisamment bonne » même dans des cas extrêmes. C’est ainsi qu’une étude [19] s’est intéressée à quatre catégories de mères : allaitantes et dépressives, allaitantes et non dépressives, donnant le biberon et dépressives, donnant le biberon et non dépressives. Les bébés des mères appartenant au troisième groupe montraient, en moyenne, plus d’émotions négatives, moins d’émotions positives et plus de réflexes anormaux que ceux des trois autres groupes. Les chercheurs en concluaient que l’allaitement semblait protéger les bébés des effets nocifs de la dépression maternelle.

Moindre risque de maltraitance

D’après les résultats de l’étude [20] menée par le Dr L Strathearn (Texas, USA) en 2002, le risque de maltraitance des enfants par leur mère est d’autant plus faible que l’allaitement a été long. La durée de l’allaitement est aussi corrélée à la gravité des sévices : plus l’enfant a été allaité longtemps, moins les sévices éventuels sont importants.
Cette étude prospective a porté sur 7 695 mères. On a recueilli des données sur la longueur de l’allaitement à partir de la naissance. Les enfants ont été suivis pendant 14 ans, et tout signe de sévices a été noté.
Le risque de sévices était moins important chez les enfants ayant été allaités pendant au moins quatre mois que chez les enfants ayant été allaités pendant moins longtemps ou ne l’ayant pas été du tout. En fait, après correction pour toutes les autres variables confondantes, la durée de l’allaitement était le facteur prédictif le plus important pour le risque de sévices physiques.
Il est possible que les mères les plus susceptibles de maltraiter leur enfant soient aussi celles qui ne souhaitent pas allaiter. Mais aussi, le climat hormonal de l’allaitement (prolactine et ocytocine) modifie les réponses physiologiques et psychologiques maternelles, ce qui peut abaisser le risque de maltraitance. La mère qui allaite est habituellement plus encline à répondre aux besoins de son enfant ; les mères qui allaitent longtemps le font habituellement parce que la relation d’allaitement est gratifiante, et que cela donne une tonalité plus positive à leur relation avec leur enfant. Ces mécanismes biologiques pourraient expliquer qu’une mère qui a été maltraitée pendant son enfance sera plus encline à maltraiter ses enfants à son tour. Quoi qu’il en soit, L Strathearn estime que c’est une raison supplémentaire d’encourager les femmes à allaiter.

Moindre risque d’abandon

Un des « effets secondaires » des programmes de promotion de l’allaitement a souvent été une diminution du taux d’abandon, preuve s’il en est que l’allaitement aide les mères à s’attacher à leur bébé.
Par exemple, en Russie, la mise en place de l’Initiative Hôpital Ami des Bébés a réduit de moitié le nombre d’abandons dans les hôpitaux concernés, nombre qui était très élevé à l’origine [21].
De même, la mise en place de la méthode Kangourou pour les prématurés (peau à peau et allaitement) diminue le nombre d’abandons. D’après l’ouvrage de Nathalie Charpak, Zita de Calume et Annick Hamel [22], « ce constat a été fait à Bogotá, sans qu’aucun chiffre ne soit actuellement disponible. En revanche, une étude [23] menée à Maputo (Mozambique) présente comme un résultat important le fait que sur 100 enfants mis en kangourou entre mai 1986 et janvier 1987, aucun n’ait été abandonné ».

Allaitement et devenir des enfants

On verra dans le chapitre sur l’allaitement long les résultats de l’étude néo-zélandaise [24] sur des adolescents âgés de 15 à 18 ans et leurs capacités d’adaptation psychosociale, en rapport avec la durée de l’allaitement. Étude qui concluait que l’allaitement long semblait favoriser des rapports parents-enfants de meilleure qualité.
Une autre étude faite en 1992 [25] a comparé des familles mayas du Guatemala et des familles nord-américaines. Elle est réellement passionnante, car elle n’est pas seulement quantitative : il y a eu de très longs entretiens avec les familles portant sur beaucoup d’aspects du maternage (allaitement, sommeil…) qui mettent bien en évidence les différences entre maternage « distal » et maternage « proximal »
Une mère maya, interrogée sur la façon dont elle apprenait à son bébé de 13 mois qu’il y a des choses à ne pas toucher, répondit qu’elle lui disait : « N’y touche pas, ça pourrait te faire du mal », et que l’enfant n’y touchait pas. L’interviewer s’étonna, disant qu’aux États-Unis, le simple fait de dire cela à l’enfant l’aurait d’autant plus poussé à y toucher. Alors la mère a dit que les enfants américains faisaient peut-être cela parce qu’ils étaient séparés de leurs parents, notamment la nuit : « Chez nous, les bébés sont toujours avec la mère. Aux États-Unis, vous séparez les bébés. Peut-être est-ce la raison pour laquelle ici, les enfants comprennent mieux leur mère. Ils sont plus proches. Peut-être que les enfants américains sentent la distance, et qu’il est donc plus difficile pour eux d’apprendre comment se comporter. » Cette mère avait-elle raison de faire cette hypothèse ? En tout cas, elle trouvait très bizarre qu’on s’étonne que cela se passe sans problème chez elle…

Pour résumer, je dirais que l’allaitement, s’il n’est pas une condition nécessaire ni même suffisante [26] à un maternage de qualité, en est un important « facilitateur » dont il est dommage que tant de femmes et tant de bébés soient privés par manque de soutien et d’information.

 

[1] L’Enfant et le monde extérieur (Payot, 1957).
[2] Sarah Blaffer Hrhy, Les instincts maternels (Payot, 2002).
[3] Et ce n’est pas vrai que chez les mammifères ! Savez-vous par exemple que « chez des oiseaux comme les pigeons, les colombes, les pingouins empereurs et les flamants, la prolactine stimule aussi bien chez les mâles que chez les femelles la production de ″lait végétal″, soit une décoction crémeuse de nourriture partiellement digérée » (op. cit.), destinée aux poussins fraîchement éclos.
[4] Et tout un site, qui lui est entièrement consacré : www.oxytocin.org
[5] Pour une étude comparative sur la fréquence des tétées, facteur-clé dans la réussite de l’allaitement, voir : Nathalie Roques, Allaitement maternel et proximité mère-bébé (Erès, 2003).
[6] Op. cit.
[7] Voir son site www.kangaroomothercare.com, et son intervention à la 6e Journée internationale de l’allaitement, Versailles, 2005, parue dans le hors-série des Dossiers de l’allaitement.
[8] Mooncey S et al, The effect of mother-infant skin-to-skin contact on plasma cortisol and beta-endorphin concentrations in preterm newborns, Infant Behavior and Development 1997 ; 20 : 553-557.
[9] La peau et le toucher : un premier langage (Seuil, 1979).
[10] Macfarlane A, Olfaction in the development of social preferences in the human neonate. In : Macfarlan A (ed), Ciba Found Symp 33 : 103-117.
[11] Voir : Laing DG et al, The Human sense of smell (Springer-Verlag, 1991).
[12] Kushnerenko EV et al, Human neonate’s reactions to natural olfactory stimuli, International Journal of Psychophysiology 1998 ; 30 : 1-2.
[13] Marlier L et Schaal B, Human newborns prefer human milk : conspecific milk odor is attractive without postnatal experience, Child Development 2005 ; 76(1) : 155.
[14] Epstein K, The interactions between breastfeeding mothers and their babies during the breastfeeding session, Early Child Development and Care, 1993 ; 87 : 93-104.
[15] Ce qu’un enfant doit avoir (Stock/Laurence Pernoud, 2001).
[16] Noirot E, Orientation sociale et mode d’alimentation chez le bébé humain (résultats exploratoires), Psychologie médicale, 1977 ; 9, 11 : 2127-2142.
[17] Pearson RM, The impact of breastfeeding on mothers’ attentional sensitivity towards infant distress, Infant Behav Dev 2011 ; 34(1) : 200-5.
[18] Pilyoung et al., Breastfeeding, brain activation to own infant cry, and maternal sensitivity, Journal of Child Psychology and Psychiatry 2011 ; 52(8) : 907–915.
[19] Jones NA et al, Patterns of brain electrical activity in infants of depressed mothers who breastfeed and bottle-feed. The mediating role of infant temperament, Biol Psych 2004 ; 67 : 103-24.
[20] Strathearn L, Is Breastfeeding Protective Against Child Abuse and Neglect ? The Biology of Nurturance Explored, 14th International Congress on Child Abuse and Neglect, Denver, July 10, 2002.
[21] Lvoff NM, Lvoff V et Klaus MH, Effect of the Baby-Friendly Initiative on Infant Abandonment in a Russian Hospital, Archives of Pediatric and Adolescent Medicine  2000 ; 154 : 474-477.
[22] La méthode kangourou. Comment les mères des enfants prématurés se substituent aux couveuses (ESF éd., 1996).
[23] Colonna F et al, The “kangaroo-mother” method : evaluation of an alternative model for the care of low birth weight newborns in developing countries, International Journal of Gynaecology and Obstetrics 1990 ; 31(4) : 335-339.
[24] Fergusson DM, Woodward LJ, Breastfeeding and later psychosocial adjustment, Paediatr Perinat Epidemiol 1999 ; 13(2) : 144-57.
[25] Morelli GA et al, Cultural variation in infants’ sleeping arrangements : Questions of independence, Developmental Psychology 1992 ; 28(4) : 604-613.
[26] Bien que la phrase « mieux vaut un biberon donné avec amour qu’un sein donné sans amour » soit un gimmick usé, il peut arriver – rarement – que l’allaitement ne s’accompagne pas vraiment d’un maternage de qualité. Qu’on pense par exemple aux Mundugumor de Nouvelle-Guinée observés par l’anthropologue Margaret Mead : les mères allaitent debout « en soutenant l’enfant d’une main, dans une position telle que les bras de la mère se fatiguent et que ceux du nourrisson ne peuvent se mouvoir » ; la tétée doit durer juste le temps nécessaire pour rassasier le petit qui est aussitôt remis dans son panier. « Aussi les nourrissons se montrent-ils combatifs et obstinés : ils ne lâchent pas le mamelon et tètent aussi rapidement, aussi vigoureusement que possible, ils s’étouffent fréquemment à avaler trop vite ; la mère s’impatiente, l’enfant hurle. Au lieu d’être un geste tout de tendresse et de douceur, la tétée présente une situation caractérisée par de la colère et une lutte. » (Catherine Rollet et Marie-France Morel, Des bébés et des hommes. Tradition et modernité des soins aux tout petits, Albin Michel, 2000).

A propos de l'auteur

Claude Didierjean-Jouveau

Animatrice de La Leche League France, rédactrice en chef de la revue "Allaiter aujourd'hui !" Auteur de plusieurs ouvrages sur l'allaitement, la naissance et le maternage.

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