Liens sécures et insécures

Liens sécures et insécures

Selon un rapport du Sutton Trust (un institut basé à Londres) paru en mars 2014 [1], environ 40 % des enfants manqueraient d’un attachement fort et sécure avec leurs parents.

Pour arriver à ce chiffre, les chercheurs ont utilisé les données collectées par l’Early Childhood Longitudinal Study, une étude états-unienne portant sur 14 000 enfants nés en 2001 [2]. Ils ont également passé en revue plus de 100 études. Pour les chercheurs, les enfants de moins de 3 ans chez qui le « lien de sécurité » avec le(s) parent(s) est insuffisant sont plus susceptibles de devenir agressifs, rebelles ou hyperactifs, d’avoir un langage pauvre et des problèmes de comportement à l’école. Ils ont aussi de moins bonnes capacités de mémoire de travail. Cet effet négatif se maintient au cours des années et ces enfants quittent plus souvent l’école sans formation, stage ou emploi.

Attachement sécure et attachement insécure

Rappelons que, selon la théorie de l’attachement, le type d’attachement développé par les jeunes enfants dépend de la qualité des soins qu’ils ont reçus, et qu’un attachement insécure, s’il « n’est pas forcément prédictif de difficultés, représente un handicap pour l’enfant, particulièrement si un comportement parental semblable perdure à travers l’enfance. Comparé à celui d’un enfant sécure, la capacité d’adaptation d’un enfant insécure dans nombre de domaines de la vie n’est pas aussi solidement fondée, compromettant ses futures relations. Bien que le lien ne soit pas totalement établi par les études et qu’il y ait d’autres influences outre l’attachement, les enfants sécures sont plus susceptibles de devenir socialement compétents que leurs pairs insécures. » [3]
Face à ce genre de résultats, je ne peux m’empêcher de repenser à l’étude dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises [4], et qui montrait que les bébés à qui les mères avaient manifesté le plus d’affection quand ils avaient 8 mois (affection qualifiée d’« excessive » – en anglais, « extravagant » ! – par les psychologues des années 60) avaient, trente ans plus tard, les niveaux d’anxiété, d’agressivité et de mal-être les plus bas.

Les pouvoirs du sourire

Et pour finir cette chronique sur une note positive, je voudrais partager avec vous une petite vidéo (très américaine !) sur les pouvoirs du sourire [5]. Savez-vous que le simple fait de sourire nous fait nous sentir mieux et que, selon des chercheurs anglais, un seul sourire peut activer les circuits de la récompense dans notre cerveau autant que 2 000 barres chocolatées !
Alors, profitez des sourires de vos bébés, de vos enfants, et souriez !

 

[1] Baby bonds. Parenting, attachment and a secure base for children.
[2] http://nces.ed.gov/ecls/
[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_de_l’attachement
[4] Maselko J., Mother’s affection at 8 months predicts emotional distress in adulthood, J Epidemiol Community Health 2011 ; 65(7) : 621-5. Détails de l’étude en bas de cette page.
[5] Ron Gutman, Le pouvoir secret du sourire.

 

Cette chronique est parue dans le numéro 49 de Grandir autrement.

A propos de l'auteur

Claude Didierjean-Jouveau

Animatrice de La Leche League France, rédactrice en chef de la revue "Allaiter aujourd'hui !" Auteur de plusieurs ouvrages sur l'allaitement, la naissance et le maternage.

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